Cachée d'un maquis imprenable, de haies coiffées en bataille, d'arbres fruitiers mille fois millénaires, de chênes aux troncs indétrônables, de villes invisibles, vierge de troubles qu'elle n'a jamais connu; se trouve une source paisible abondante jaillissante débordante.
Longeant son cours je me surprend à stopper mes élans me posant là près d'elle. Belle comme une fille des sud de lointains continents je laisse choir mes forces tant essorées de ce self contrôle que l'on pense et renouvelle à chaque aurore.
Sujet, j'exécute une révérence au pied de cette altesse courbant ma carcasse la saluant de tant de bienfaisance fermant mes yeux laissant faire profitant du moment. Je palpe alors cette force inouïe ce courant d'air me transmettre ce bras invisible me toucher traversant mon corps de part en part frissonnant de tant de force brute.
Remplissant cet élixir de mes mains je purifie cette âme.. la mienne. Energie déroutée volée violée prise par le temps autant de fois que je n'ai su le deviner autant de fois que je n'ai su le penser autant de fois que je n'ai su la garder la protéger.
Me recueillant ainsi comme un bougre auprès d'elle je me sens renaître homme une seconde fois. Comme une sentence affligeant mes déboires mes fautes mes désillusions mes craintes mes vices, je suis petit je suis rien je suis nu.
Ses paroles fusent sous la forme d'un roulement de tambour provenant d'une cascade puissante au débit incessant depuis des générations me permettant moi, l'homme, de remplir mes sens de m'abreuver de son énergie en m'octroyant ce pouvoir celui de voir ses reflets bleus et transparents de beauté rendant accessibles son visage à mes yeux par des miroirs scintillants en surface et où.. ma propre image se profile ridée par le courant.. ridée par le temps.
Son souffle gribouille mes cheveux de fines goutelettes argentées et je sais par ce message qu'elle m'a vu.. sans me connaitre sans me juger sans me pardonner elle m'offre encore une fois, une nouvelle fois ce que je n'ai su garder. Recul...